mercredi 7 janvier 2009

le grand melitant amazigh Ammar Ngadi n'est plus



























Ammar Ngadi, représente et représentera toujours les meilleures valeurs et aspirations d’un amazigh jaloux de sa culture et de son identité.Mas Ammar Ngadi, nous a quitté à jamais le 2 du mois de décembre 2008. Ses obsèques auront lieu aujourd’hui, 11 décembre à Tmerwanth (Merouana) ou par son nom Massyle Lamasba comme il aurait aimé lui même la désigner. Le défunt a vécu avec courage, jusqu’au bout. Il a fait face à la maladie avec une énergie et une dignité qui resteront pour tous un exemple hors du commun. Sa disparition a provoqué en nous une profonde émotion. Ce militant, originaire de Bélezma (Merouana), était militant de la première heure de la cause amazighe, il fut l’un des rares membres chaouis de l’Académie amazighe créée en France en 1965. Il est peut-être le premier militant de la cause amazighe originaire des Aurès. Il a été très actif au sein d’Agraw Imazighèn (Académie amazigh) durant les années 70 avant de fonder l’Union du peuple amazigh. Homme de conviction, Ammar était connu pour sa droiture et son intransigeance, avec son intelligence, son articulation, son éloquence et sa décence. Ammar, représente et représentera toujours les meilleures valeurs et aspirations d’un amazigh jaloux de sa culture et de son identité. Sa grande disponibilité et sa faculté d’écoute était reconnues de tous, c’est la noblesse d’un militant convaincu qui s’exprimait au service d’un engagement collectif avec un profond sens de l’intérêt général. Ecouter, servir, aider, accompagner: ses qualités humaines nous manqueront désormais. Elles manqueront à ses concitoyens, elles manqueront plus particulièrement à tous ceux qui sont les plus fragiles dans notre société. Car la disparition n’efface jamais le parcours d’un homme, qui croyait à ses valeurs, à ses convictions. Très attaché à ses origines, il a été de tous les combats pour la reconnaissance d’une authenticité perdue. En sa qualité de mordu de cette cause, il n’a cessé de dénoncer les dérives sans céder ni aux pressions ni même aux menaces dont il a souvent fait l’objet et à l’occasion desquelles nous lui avons témoigné notre solidarité. Ils seront sûrement tous là, amis et proches, mais aussi ses anciens amis de lutte, lesquels seront présents aujourd’hui, pour lui rendre un ultime au revoir avant son retour vers l’Eternel. Ils s’inclineront devant la mémoire d’un militant courageux et intègre, lequel a entrepris de nombreuses actions pour la revendication de sa culture et de son identité. Les Amazighs en général et les Aurès, en particulier, doivent donc beaucoup à ce pionnier, qui a beaucoup oeuvré dans la prise de conscience amazigh durant des années. A présent, les souvenirs se bousculent. Ils resteront longtemps présents en ses concitoyens qui l’ont connu. Mas Ammar Ngadi, aimait parler et aimait dire. Il n’aimait pas cacher ses sentiments. Cela le rendait peut-être un peu moins médiateur aux yeux de certains. Mais en réalité, sa sincérité et sa simplicité le rendaient, au contraire, très enthousiaste. Mas Ammar s’est battu jusqu’au bout, tout le monde lui reconnaîtra ses paroles d’amitié, ses paroles de confiance, des paroles exprimées dans la douleur et avec l’énergie de la fin du parcours. Du parcours d’un battant.